février 22

Lettre à mon corps

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Je suis émue de publier cette lettre de Betty, participante de mes groupes de parole. Elle prend la plume pour écrire à son corps et lui demander pardon. Une magnifique lettre d’amour à soi-même à découvrir sans plus attendre ♥


“Avant même d’avoir réfléchi à t’écrire cette lettre aujourd’hui, je savais qu’un jour, je te demanderai pardon. Je ne savais ni quand, ni comment, mais je savais que je le ferai.

Il m’a fallut du temps avant de prendre pleinement conscience de tout ce que j’ai pu t’infliger. Du temps pour me rendre compte à quel point je t’ai fait souffrir. À quel point je t’ai fait du mal.

Il a fallut que mon esprit passe par bien des étapes avant de réaliser que tu étais ce que j’avais de plus chair et qu’à petit feu je t’éteignais à défaut de t’étreindre.

Alors pardon.

Pour tous ces ongles que j’ai rongés.

Pour toutes ces peaux que j’ai arrachées.

Pour tout ce sang que j’ai fait couler. Pardon.

Pour toutes ces traces que je t’ai laissé.

Pour tous ces coups que je t’ai donné, inconsciemment parfois, volontairement souvent.

Je n’y suis pas allée de main morte pas vrai ? Et je sais maintenant que si lui là haut, le grand manitou de mon être, mon Esprit, peut parfois oublier, pour me protéger. Toi tu n’oublies rien. Tu n’as jamais rien oublié. Et tu as subi en silence. C’est une façon de parler bien sûr. Tu m’as assez souvent rappelé à l’ordre. En étant malade.

Je réalise aujourd’hui que c’était ta façon à toi de me dire que tu souffrais en réalité. C’était ta façon à toi de me demander d’y aller doucement ou même de cesser de te malmener. Mais je ne voulais pas voir. Je ne voulais pas, mais surtout, je ne pouvais pas voir. Voir les signes que tu pouvais m’envoyer ne faisait que trop exister mon problème. Mes problèmes.

Alors toi gentiment, tu as somatisé. C’était ta façon à toi. Merci de l’avoir fait en douceur. Mais surtout, merci de l’avoir fait. De n’avoir rien lâché, d’avoir insisté, d’avoir persévéré, jusqu’à ce que je me réveille il y a peu. Quelque chose s’est brisé entre nous cet été 2005. Je le sais.

Et j’ai détesté cette enveloppe de chair les quatorze année qui ont suivies. Je vais avoir du mal à te faire du bien.

Mais je vais essayer. Je vais essayer parce que tu en vaut la peine. Tu le mérites. Je le mérite.

Je n’ai jamais su comment te réparer, parce que je ne pouvais pas non plus me réparer. Je ne voulais pas, je n’étais pas prête. J’ai préféré considérer que tu étais mon meilleur masque, ma meilleure carapace, mon meilleur ennemi parfois. Tu me semblais sans faille. Toujours fort. Tu marquais peu. Et je retournais aux coups de la vie pour garder ses marques un peu plus longtemps à chaque fois. En vain.

Je ne sais pas comment j’ai pu vivre comme ça. Dans ce corps qui n’en étais pas un. Qui était le mien sans l’être. Sans jamais te considérer. J’ai mal de te dire ça aujourd’hui, parce que je me rends bien compte du mal que je t’ai fait.

Et pour tout ça. Mille pardons ne suffiront pas. Mais je vais faire de mon mieux…”

Betty

 

Deux ans
Le jour où j’ai appris à parler

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